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Délire de l'âme
Délire de l'âme
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16 novembre 2006

ATTENTION nouvelle à chute!

prison

PRISON DE FER

Toute ma vie, il me semble que je l'ai passé entre des barreaux, ou derrière une vitre, exposé comme un monstre de foire. Ma prison... Aujourd'hui, je suis plus "heureux" que dans mon enfance. Au moins ai-je assez à manger pour ne pas mourir de faim, et de l'eau, de l'eau!


Je suis né en prison. J'ai vu le jour entre des barreaux, sans savoir que ce serait ma maison pour le restant de mes jours. Je pensais que c'était impossible de sortir de là, il me semblait normal que moi et mes frères étions entasser les uns sur les autres, avec juste de la place pour se dégourdir un peu les jambes. Nous étions une famille heureuse, du moins le pensais-je. Je peux dire aujourd'hui qu'il y avait dans le regard de ma mère, une infinie tristesse et une indifférence froide à chacun de nos jeux. C'était étrange, la façon dont elle nous regardait, comme si elle avait honte de nous avoir mis au monde, de nous avoir mis dans une situation pareille. Il est vrai que ce n'était pas ce qu'on pourrait appeler le bonheur... Tout les matins, nous nous précipitions sur la nourriture qu'on nous servait, parce que nous savions qu'il n'y en aurait pas assez pour tout le monde. Quelquefois, il faisait une chaleur étouffante, et nous n'avions pas la moindre goutte d'eau. Espérant un peu de fraîcheur, nous devenions pratiquement fous, et nous léchions les vitres recouvertes de vapeur pour récupérer les rares gouttes d'eau qui y perlaient,


Et puis est venu ce jour d'été, ou les oiseaux chantaient au dehors, indifférent à notre malheur. Je me suis souvent demander à quoi ressembler ces animaux, mais quand je posais la question à ma mère, elle se contentait de me répondre: « Ca ne servira qu'à te mettre du rêve et de l'espoir dans ton esprit fragile». Ce jour là, disais-je, la porte de notre prison s'est ouverte. Quelle surprise j'ai eu alors! Quelle joie! Mais je fus encore plus surpris quand je vis ma mère nous prendre brutalement pour nous jetter au plus loin de cette porte ouverte vers la liberté. Je ne comprenais pas: nous pouvions enfin être libre, libre! Voir le soleil se lever, voir à quoi ressembler les milliers de bêtes qui chantaient le jour et la nuit! Je devenais comme fou; je repoussais ma mère pour me précipiter vers la sortie. Elle ne put rien faire: je fus dehors et la porte se referma sur son visage tordu par la douleur. Horreur! Elle n'avait pas eu le temps de sortir, et j'étais le seul dehors! Mais avant de pouvoir faire le moindre geste, de fortes mains m'agrippèrent en m'étouffant presque, pour me mettre dans une boite encore plus noirre que ma prison...


Le voyage fut infernal: baloter dans tous les sens, j'allais m'écraser d'un coté et de de l'autre de cette endroit étroit sans rien comprendre de ce qu'il m'arrivait. Je donnais des coups de pied et de poing partout pour essayer de briser le bois, mais je ne réussissais qu'à me faire mal. Je fus atteint d'une véritable crise de folie: l'absence de lumière surtout, rendait ce voyage (car je sentais bien qu'on me transportait dans un autre endroit) horrible. Epuisait par mes efforts vains, je finis par m'écrouler sur le coté, et tout en pleurant, je me suis endormis profondément.


C'est la lumière qui me réveilla. On avait ouvert le tonneau dans lequel on me transportait, et étrangement, je restais là, sans bouger. J'avais peur de ce qui m'attendait au bout du tunnel, et je m'étais déjà fait avoir une fois. Mais on ne me laissa pas vraiment le choix : le tonneau bascula en avant, et je fus projeté dans ma nouvelle prison, dont on ferma bien vite la porte. Je regardais autour de moi: cette fois, c'était des barreaux de fer qui m'enfermait. Il y avait sur le sol un bol de nourriture, et sur le côté, de la paille pour seul lit.


Maintenant, je suis séparé de ma famille. Je ne sors jamais de ma cage et je dois dire que je me sens extremement seul, pour ne pas dire désespéré. Heureusement, il y a cette humaine qui prend soin de moi, qui ébouriffit de temps à autre mon poil blanc...

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